Sources de polluants atmosphériques: agriculture

L’agriculture est la principale source d’émissions d’ammoniac en Suisse, ainsi que de méthane et de protoxyde d’azote (ou gaz hilarant), qui sont des gaz à effet de serre. L’ammoniac porte atteinte aux écosystèmes sensibles, et les gaz à effet de serre contribuent aux changements climatiques. Les émissions d’ammoniac ont reculé au cours des 30 dernières années, mais restent en trop grande quantité.

Ammoniac (NH3)

L'urée excrétée par les animaux de rente produit de l'ammoniac, qui s'échappe en partie dans l'air et est transporté par le vent. Cela se produit dans les étables ainsi que lors du stockage et de l'épandage des engrais de ferme. Tôt ou tard, cet azote réactif se retrouve à nouveau dans le sol ou dans les eaux. Or, dans les écosystèmes sensibles tels que les forêts, les prairies maigres et les marais, les dépôts d'azote entraînent une surfertilisation et une acidification. En outre, l'ammoniac contribue également à la formation de poussières fines secondaires. Pour l'agriculture, les émissions d'ammoniac représentent une perte d'engrais azotés.

94 % des émissions d'ammoniac au niveau national proviennent de l'agriculture. La part de l'élevage y est de 93 %, celle de la production végétale de 7 %. Entre 1990 et 2020, les émissions d'ammoniac d'origine agricole ont diminué de 22 %. La baisse la plus importante a été enregistrée avant 2004 en raison de la diminution du nombre d'animaux et de l'utilisation d'engrais azotés.

Les émissions d'ammoniac liées à la garde d'animaux de rente surviennent à:

  • 44 % lors de l'épandage de lisier et de fumier
  • 36 % dans les étables et la stabulation libre
  • 18 % dans les installations de stockage de lisier
  • 3 % sur le pâturage

Les émissions issues de la garde d'animaux de rente proviennent à:

  • 77 % des bovins
  • 15 % des porcs
  • 5 % de la volaille
  • 3 % autres animaux (moutons, chèvres, chevaux, etc.)

Les facteurs déterminants pour l'ampleur des émissions d'ammoniac sont la concentration d'azote soluble à la surface émettrice, l'étendue de la surface de sol et de plantes souillées ainsi que la température et les conditions de vent. Les mesures techniques importantes pour réduire les émissions comprennent:

  • Mesures alimentaires : approvisionnement en protéines ne dépassant pas les besoins des animaux afin de limiter les rejets d'azote.
  • Dans l'étable: surface la moins sale possible, systèmes d'étable réduisant les émissions (pour les bovins, p. ex. surfaces de marche avec pente transversale et canal de collecte de l'urine, stands d'alimentation surélevés).
  • Stockage des engrais de ferme : entrepôt de lisier avec couverture efficace et durable.
  • Épandage de lisier : Épandage réduisant les émissions avec tuyau d'épandage, sabot d'épandage, drill à lisier; épandage les jours frais et le soir.
  • Épandage de fumier : Incorporer dans les quatre heures sur les terres arables.

L'objectif du Conseil fédéral est de réduire les émissions d'ammoniac d'environ 40 % par rapport à 2005. Globalement, une diminution de 11 % a été atteinte jusqu’en 2020, mais seulement de 7 % dans l'agriculture.

Méthane (CH4)

Pour le méthane, la part de l'agriculture par rapport aux émissions en Suisse s'élève à plus de 80 %. La garde d'animaux de rente constitue la source principale de ces émissions. La digestion des ruminants produit d'importantes quantités de ce gaz à effet de serre, à savoir près de 75 % des émissions de méthane provenant de l'agriculture. Le stockage de l'engrais de ferme engendre également du méthane, en majorité dans le lisier et en partie dans le fumier.

Les émissions de méthane dépendent principalement du nombre de bovins. Elles ont diminué d'environ 9 % entre 1990 et 2000, pour rester à peu près constantes depuis lors.

Gaz hilarant (N2O)

En Suisse, près de 57 % des émissions de gaz hilarant sont imputables à l'agriculture, principalement en raison de l'utilisation d'engrais azotés sur la surface agricole utile. Environ 60 % des émissions de gaz hilarant de l'agriculture proviennent directement des sols utilisés à des fins agricoles. Quelque 20 % viennent de sources indirectes, par exemple lorsque de l'ammoniac d'origine agricole est déposé en forêt et dégage du gaz hilarant. Les émissions restantes sont issues du stockage de l'engrais de ferme, principalement du fumier.

Par transformation microbienne (nitrification, dénitrification), les composés azotés dans la couche supérieure du sol se transforment en gaz hilarant, qui est un gaz à effet de serre nuisible pour le climat. Cette évolution concerne tant les terrains agricoles, qui contiennent des composés azotés dus à la fertilisation, que les écosystèmes non agricoles, qui reçoivent des apports d'azote atmosphériques trop importants.

Les émissions de gaz hilarant dépendent principalement de la quantité d'engrais de ferme et d'engrais chimiques utilisés. Entre 1990 et 2000, les émissions ont diminué pour rester à peu près constantes depuis lors.

Émissions d'odeurs

La grande majorité des odeurs proviennent des restes d'excréments et d'urine des animaux, principalement dans les étables et en partie sur les animaux.

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Dernière modification 18.10.2023

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