Prévention des risques liés au transport de chlore : lancement d’un projet commun

Berne, 08.01.2015 - Les milieux administratifs et économiques entendent garder sous contrôle les risques liés au transport de chlore par le rail. Sous la houlette de l’Office fédéral de l’environnement (OFEV), les parties ont lancé hier un projet en ce sens. L’objectif consiste à étudier et à évaluer les mesures préventives appropriées d’ici à la fin de l’année. Ensuite, il s’agira d’en définir la mise en œuvre afin d’éviter que des risques inacceptables ne surgissent à l’avenir.

Sous la direction de l'OFEV et avec le concours des cantons concernés (Genève, Vaud, Valais et Bâle), les organisations impliquées dans le transport de chlore par le rail (les Chemins de fer fédéraux suisses [CFF], l'Association des Industries Chimie Pharma Biotech [scienceindustries], les exploitants de wagons-citernes [VAP] et l'Office fédéral des transports [OFT]) ont analysé, lors d'un échange d'informations en septembre 2014, la situation de ce type de transports dans l'Arc lémanique. Elles ont conclu que, au vu du développement et de la densification du tissu urbain tels qu'ils devraient évoluer dans les agglomérations de Genève et de Lausanne-Morges dans les dix à vingt prochaines années, les risques considérés aujourd'hui comme acceptables deviendraient excessifs, et ce même si le volume transporté devait rester inchangé.

Les représentants des milieux économiques et administratifs ont décidé hier d'examiner les options suivantes d'ici à la fin 2015 :

  • mesures d'aménagement du territoire et de construction visant à accroître la protection des régions et des ouvrages touchés;
  • limitation du nombre de transports de chlore, gestion de ces flux et renforcement de la sécurité des wagons-citernes;
  • production du chlore sur le site d'exploitation et approvisionnement par d'autres itinéraires.

Afin de réduire à court terme les risques autour de Genève et de Lausanne, agglomérations à forte densité, les CFF veilleront, de concert avec leurs partenaires de la chaîne de transport, à ce que les trains transportant du chlore contournent la gare de triage de Genève La Praille dès le changement d'horaire de 2015. Ils réduiront également la vitesse maximale de ce type de transport à 40 km/h dans les nœuds ferroviaires de Genève et de Renens-Lausanne.

Cette collaboration s'appuie sur l'ordonnance sur la protection contre les accidents majeurs (OPAM) et sur une méthode élaborée conjointement entre les différents partenaires pour estimer les risques liés au transport de marchandises dangereuses (screening). L'OFT se sert de cette dernière pour établir régulièrement un aperçu des risques (le dernier rapport screening datant de 2011). Cette méthode avait déjà été appliquée en 2002 afin d'estimer les risques liés au transport de chlore. Des mesures ciblées, comme le renforcement de la sécurité des wagons-citernes et l'équipement de ces derniers de détecteurs de déraillement, ont permis de réduire les risques à un niveau acceptable.

La méthode en question permet également d'estimer l'impact de nouveaux développements, ce qui a été fait pour le tronçon ferroviaire le long du lac Léman. Les scénarios d'urbanisation prévus par les programmes d'agglomération cantonaux pour l'Arc lémanique reflètent une augmentation des risques. Selon le degré de densification du tissu urbain par la création de nouveaux postes de travail et de nouveaux logements, il faut s'attendre à ce que certains tronçons de l'axe de transport entre la France et le Valais présentent des risques inacceptables dans dix ou vingt ans. Les milieux administratifs et économiques veulent anticiper cette situation et prendre les mesures appropriées.

 

 

ENCADRÉ

L'industrie chimique utilise le chlore pour produire des matières premières destinées aux objets de la vie quotidienne, tels que des meubles et des appareils domestiques, et pour fabriquer certains types de matières plastiques et de matériaux de construction. Les produits chlorés sont par ailleurs utilisés dans la production de médicaments et de produits phytosanitaires.

Les grandes quantités sont acheminées uniquement par le rail, car le transport par la route présente un risque accru et n'est donc autorisé en Suisse que pour de faibles quantités. Seule une entreprise, sise dans le canton de Bâle-Campagne, dispose d'une installation de production de chlore. Le reste du chlore utilisé en Suisse est obtenu auprès de producteurs européens, en particulier français. C'est donc en provenance de la France que le chlore est véhiculé vers les gros consommateurs établis dans le canton du Valais.

Le chlore, liquéfié sous pression pour le transport, dégage sous sa forme gazeuse une odeur âcre. Très réactif, ce gaz est toxique pour l'homme, notamment lorsqu'il est inhalé. Il se transforme en acide chlorhydrique dans les poumons et peut être mortel à faible dose déjà. Il est plus lourd que l'air et se répand au sol sur plusieurs centaines de mètres et peut donc, en l'absence de mesures de protection, constituer un réel danger pour les personnes vivant jusqu'à une certaine distance du lieu de l'accident.


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