18e bulletin d’information sur les conventions-programmes conclues dans le domaine de l’environnement juillet 2017


Analyse de la deuxième période de programme

Franziska Furrer, Coordination centrale conventions-programmes, OFEV

La deuxième période de programme (2012 – 2015) s’est terminée fin 2016 si l’on tient compte de l’année supplémentaire prévue pour apporter des améliorations[1]. Une première évaluation des données internes de l’Office fédéral de l’environnement (OFEV) sur les conventions-programmes fournit les résultats suivants : l’OFEV et les 26 cantons ont conclu au total 251 conventions-programmes assorties de contributions fédérales à hauteur d’environ 957 millions de francs dans les 11 domaines thématiques au début de la deuxième période de programme. Jusqu’à fin 2015, environ 910 millions de francs ont été versés aux cantons sous forme de contributions fédérales (voir figure 1). Ces fonds, complétés par les contributions des cantons, ont permis de fournir, notamment, les prestations suivantes : les émissions sonores dues au trafic routier ont pu être ramenées en deca de la valeur limite d’immission pour près de 57 000 personnes ; environ 37 000 ha de forêts protectrices ont été entretenus ; environ 23 000 ha de réserves forestières ont fait l’objet d’un contrat ; des projets de revitalisation des eaux ont été mis en œuvre pour près de 83 millions de francs ; des ouvrages de protection et des mesures techniques dans les domaines des forêts et des crues ont été réalisés pour un montant de 505 millions de francs ; environ 33 000 ha de jeunes peuplements ont été entretenus ; la surveillance a été assurée dans les sites de protection de la faune sauvage ; environ 126 000 ha de biotopes et de milieux naturels d’importance locale et régionale ont été entretenus. Dans les parcs d’importance nationale, la qualité de la nature et du paysage a été mise en valeur, les activités économiques axées sur le développement durable ont été renforcées et des offres de formation ont été mises en œuvre à l’aide de divers projets. La valeur universelle exceptionnelle des sites naturels inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO a été conservée, transmise et soulignée. 

Ces chiffres impressionnants sont le reflet des prestations que les cantons, les communes, les propriétaires fonciers et les propriétaires d’ouvrages, ainsi que des tiers, ont fournies à l’aide des contributions fédérales et cantonales.

Contribution-fédérale-2012–2015
Figure 1 : Comparaison entre les contributions fédérales convenues initialement et les contributions fédérales totales versées à la fin de la deuxième période de programme (2012–2015).

Pendant les quatre ans que durent les conventions, il se peut que les conditions cadres, en particulier dans le domaine de l’environnement, se modifient à tel point que la fourniture des prestations convenues n’est plus possible, n’est que difficilement possible ou, au contraire, s’en trouve facilitée. Pour ces cas de figure, le système des conventions-programmes prévoit la possibilité pour les cantons, en accord avec l’OFEV, de fournir des prestations de substitution, de compléter les conventions-programmes ou de rembourser les contributions fédérales. Au moyen de compléments aux conventions-programmes, les contributions fédérales convenues initialement ont été, d’une part, augmentées de 46 millions de francs et, d’autre part, réduites de 93 millions de francs (différence de -47 millions de francs). Ce système permet à l’OFEV et aux cantons de transférer des fonds qui étaient destinés aux cantons qui ne peuvent pas fournir les prestations convenues initialement à des cantons qui en fournissent davantage.

À la fin de la deuxième période de programme, les cantons ont ainsi remboursé 47 millions de francs, essentiellement dans les programmes suivants : 16 millions de francs dans le programme Mesures de protection contre le bruit et d’isolation acoustique, 14 millions de francs dans le programme Revitalisations, 9 millions de francs dans le programme Ouvrages de protection en application de la loi fédérale sur l’aménagement des cours d’eau et 5 millions de francs dans le programme Ouvrages de protection en application de la loi sur les forêts (voir figure 2). Les projets planifiés dans le cadre de ces programmes prennent souvent du retard avant tout en raison d’oppositions.

Le controlling des conventions-programmes par l’OFEV et les cantons se fait de manière conjointe et comprend deux phases : dans un premier temps, les cantons remettent à l’OFEV un rapport annuel pour chaque convention-programme. Ces rapports contiennent des informations sur l’avancement du programme (comparaison état/objectifs à l’aide des indicateurs de prestation) et sur les moyens engagés. Dans un second temps, les collaborateurs scientifiques de l’OFEV contrôlent la qualité de la mise en œuvre des prestations convenues dans chaque canton à l’aide d’un à deux sondages pendant la période de programme. L’évaluation finale des rapports annuels montre que les objectifs de tous les programmes ont été réalisés, voire dépassés. Le degré de réalisation des programmes Forêts protectrices et Biodiversité en forêt est particulièrement élevé.

Contribution-fédérale-2-2012–2015
Figure 2 : Augmentation et réduction des contributions fédérales en raison de compléments aux conven-tions-programmes et de remboursement de contributions fédérales durant la deuxième période de pro-gramme (2012–2015).

La convention-programme Parcs d’importance nationale, instrument de valorisation du paysage et de développement régional durable

Simone Remund, responsable de programme, section Espace rural, division Espèces, écosystèmes, paysages, OFEV

Les parcs d’importance nationale constituent des régions modèles en matière de développement durable. Ils se distinguent par la beauté de leurs paysages, la richesse de leur biodiversité et la grande valeur de leurs biens culturels. Aussi les communes des parcs, avec l’aide de la population et des cantons concernés, aspirent-elles à préserver ces valeurs, à les cultiver en vue de promouvoir le développement économique et social de leurs régions ainsi qu’à les exploiter durablement. La Confédération encourage la création et la gestion des parcs suisses depuis le 1er décembre 2007.

Un instrument d’encouragement composé de plusieurs éléments

De plus en plus de communes suisses adoptent les principes du développement durable. La Confédération donne aux régions qui possèdent des paysages, des aires protégées et des monuments historiques de grande valeur et dignes d’être préservés la possibilité de devenir des parcs d’importance nationale. Il est essentiel que la population, les communes et les cantons souhaitent s’engager dans ce processus, le soutiennent activement et y apportent leur contribution financière. En effet, la Confédération soutient les parcs seulement s’ils remplissent les exigences en matière de valeurs naturelles et paysagères, si leur légitimité démocratique est fondée, si leurs objectifs sont fixés dans une charte et si leur territoire et leur financement sont assurés à long terme.

Si les parcs suisses ont une utilité écologique, économique et sociale pour leur population, les prestations qu’ils fournissent bénéficient également aux personnes qui les visitent, aux cantons et à la Confédération. Leurs paysages caractéristiques contribuent au bien-être physique et spirituel de la population ainsi qu’à la prospérité de la région. Les parcs participent également à la mise en œuvre de la Stratégie Biodiversité Suisse et de la Stratégie paysage de l’OFEV en conservant la diversité de la flore et de la faune et de leurs habitats, ainsi qu’en promouvant une utilisation durable du paysage.

La Confédération soutient, outre le Parc national suisse, trois catégories de parcs d’importance nationale, qui tiennent compte du potentiel de la région, des besoins de la population et des possibilités en matière d’exploitation durable.

  • Les parcs nationaux présentent une vaste zone centrale qui offre un milieu naturel préservé à la faune et à la flore indigène et qui favorise l’évolution naturelle du paysage. Dans la zone périphérique, les interventions préjudiciables sont atténuées, le paysage rural est exploité dans le respect de la nature, l’utilisation durable des ressources naturelles est favorisée et la détente, l’éducation à l’environnement ainsi que la recherche scientifique sont promues.

  • Les parcs naturels régionaux sont des zones rurales habitées qui se distinguent par une grande richesse naturelle, paysagère et culturelle. Ils promeuvent la qualité de la nature et du paysage ainsi que les activités économiques axées sur le développement durable.

  • Les parcs naturels périurbains sont des territoires situés à proximité d’une région très urbanisée qui offrent, dans leur zone centrale, des habitats préservés à la faune et à la flore indigènes. Une zone de transition protège la zone centrale des influences négatives. Elle offre de nombreuses possibilités de formation, de découverte et de détente, et apporte une contribution essentielle à l’amélioration de qualité de vie de la population. 

Les trois instruments de la politique des parcs

Si les parcs remplissent ces conditions, l’OFEV les soutient au moyen des labels « Parc » et « Produit » et d’aides financières.

En leur octroyant le label « Parc », l’OFEV reconnaît l’importance nationale des parcs pour dix ans. Sur demande des parcs et à condition que celle-ci ait été évaluée positivement par l’OFEV, l’octroi du label est prolongé de dix ans supplémentaires.

Grâce au label « Produit », les organes responsables des parcs peuvent promouvoir des biens et des services certifiés au préalable par un organisme indépendant et fournis par des prestataires qui contribuent au développement durable des parcs.

Les aides financières permettent aux cantons de remplir les prestations convenues avec la Confédération dans le cadre de conventions-programmes.

Mise en œuvre et pilotage

La législation en vigueur dans ce domaine, à savoir la loi fédérale sur la protection de la nature et du paysage et l’ordonnance sur les parcs, autorise l’OFEV à calculer les aides financières visant à promouvoir les parcs sur la base de la qualité et de la quantité des prestations fournies. Ces dernières années, les parcs se sont progressivement consolidés et ont continuellement amélioré leurs prestations tant du point de vue qualitatif que quantitatif. Afin de tenir compte de cette dynamique, un mécanisme a été mis en place afin de promouvoir les meilleures prestations en leur octroyant les aides financières les plus élevées. Le calcul de celles-ci se base sur un système de notation qui permet d’évaluer les prestations correspondant à chaque objectif de programme. Ce mécanisme incite à l’amélioration continue des prestations et fournit en même temps à la Confédération un plus grand éventail de possibilités de pilotage, par exemple la pondération plus élevée des prestations en faveur d’objectifs prioritaires nationaux. Il garantit aussi l’utilisation complète des moyens disponibles indépendamment du nombre de requérants et de prestations. Les contributions fédérales représentent au maximum 50 % des budgets des parcs, sauf dans le cas des budgets des parcs nationaux, auxquels la Confédération participe à hauteur maximale de 60 % durant la période de programme 2016‒2019.

La spécificité de ce programme consiste en la coopération tripartite de l’OFEV, des services spécialisés cantonaux en charge des parcs et des organes responsables des parcs. Ces derniers élaborent les demandes ainsi qu’une planification détaillée et concrète sur quatre ans. Les demandes des parcs sont présentées à l’OFEV par les cantons et les négociations des conventions-programmes incluent les trois parties susmentionnées. Étant donné la grande diversité des contextes des parcs et, partant, la spécificité de leurs prestations respectives, une convention-programme est conclue pour chacun d’entre eux. Dans le cas des parcs dont le territoire s’étend sur plusieurs cantons, un canton prend la responsabilité de représenter le parc, devenant ainsi le partenaire contractuel de l’OFEV pour la conclusion de la convention-programme.

Bilan et perspectives

Depuis l’entrée en vigueur des bases légales ad hoc, quinze parcs ont commencé leur phase opérationnelle (un parc naturel périurbain et quatorze parcs naturels régionaux). Trois autres parcs se trouvent en phase de création (un parc naturel périurbain, un parc naturel régional et un parc national). La mise en œuvre de la politique des parcs s’est dès le début conformée à la péréquation financière (RPT) et a été conçue sur la base du système décrit ci-dessus. La première période de programme (2008–2011) avait un caractère pilote. Le système a depuis été développé conjointement par les cantons et les organes responsables des parcs pour chaque période de programme et a été approuvé sans condition par le Contrôle fédéral des finances en 2015. Les parcs d’importance nationale jouissent d’un haut niveau d’acceptation et d’appréciation aussi bien dans leurs régions respectives qu’à l’échelle nationale. Preuve en est notamment la décision prise par le Parlement en 2014 d’élever les fonds fédéraux en faveur des parcs de 10 à 20 millions de francs. Grâce à la grande flexibilité du système de calcul des aides financières, les mandats légaux correspondants ont pu être mis en œuvre sans problème.


Échéances concernant la quatrième période de programme (2020-2023)

Lukas Berger, division Droit

En janvier 2020 commencera la quatrième période de programme. Il s’agit donc d’achever les premiers travaux préparatoires ces prochains mois.

  • Adaptation du manuel: Le manuel de la quatrième période de programme sera adapté par l’OFEV d’ici à la fin de cette année. Une fois traduit, il sera soumis aux cantons pour avis entre avril et juillet 2018 (quatre mois). Le manuel définitif sera prêt à fin novembre 2018.

  • Négociations: À fin novembre 2018, l’OFEV communiquera aux cantons ses consignes stratégiques. Les cantons auront ensuite jusqu’à fin mars 2019 pour soumettre leurs propositions. Les négociations se dérouleront de mai à août 2019 de sorte que les conventions-programmes seront prêtes pour le début de la quatrième période de programme en janvier 2020.

Nouvelles de l’OFEV et des cantons

Réductions dans le plan financier de la Confédération

Daniel Lehmann, chef de la section Finances et controlling

Des déficits structurels de plusieurs centaines de millions de francs perdurent pour les années de 2018 à 2020, même après l’actualisation des plans financiers de la Confédération et la prise en compte de la décision populaire relative à la réforme de l’imposition des entreprises III. Le Conseil fédéral a donc décidé une série de mesures d’allègement pour ces prochaines années : 

  • une correction du renchérissement de l’ordre de 3 % (env. 500 millions de francs)

  • des réductions annuelles de 150 millions de francs dans l’administration fédérale.

  • des réductions conformes aux propositions de mesures et une réduction ciblée supplémentaire du plafond des dépenses (env. 200 millions de francs) 

Pour la période en cours (2016–2019), ces réductions ne devraient pas avoir d’influence sur les conventions-programmes conclues entre la Confédération et les cantons. Elles pourraient toutefois en avoir, dans une certaine mesure, sur la marge de manœuvre financière pour la période de programme 2020–2023.

Annonce de la séance d’information

L’OFEV organise, pour la troisième fois, une séance sur le thème des conventions-programmes dans le domaine de l’environnement. L’accent de la troisième séance porte sur l’échange entre les cantons et entre les conventions-programmes.

Les personnes responsables de la mise en œuvre des conventions-programmes ainsi que les services spécialisés cantonaux recevront l’invitation à une date ultérieure. La séance aura lieu le 25 janvier 2018 à Berne.

Prochain bulletin d’information

Le prochain bulletin d’information paraîtra en novembre 2017. N’hésitez pas à faire part de vos idées et suggestions à Franziska Furrer : nfa@bafu.admin.ch

Contact
Dernière modification 26.07.2017

Début de la page

https://www.bafu.admin.ch/content/bafu/fr/home/themes/droit/info-specialistes/conventions-programmes-conclues-dans-le-domaine-de-lenvironnemen/bulletins-d_information-conventions-programmes/18--newsletter-programmvereinbarungen-im-umweltbereich-juli-2017.html