Le capital des fondations en Suisse est estimé à plus de 70 milliards de francs. En adoptant un comportement durable en matière d’investissement, les fondations pourront aussi atteindre leur but dans ce domaine.
Texte: Beate Eckhardt, directrice de SwissFoundations. Cette association des fondations donatrices suisses, créée en 2001 et forte de plus de 140 membres, représente un quart des donations annuelles allouées par les fondations en Suisse.

La Suisse compte plus de 13 000 fondations d’utilité publique. Elle est ainsi l’un des centres philanthropiques les plus importants et influents d’Europe. Les fondations sont des acteurs clés de la société civile : leur indépendance et leur grande liberté d’action leur permettent de soutenir aussi bien des projets novateurs que des initiatives ciblées. En Suisse, elles y consacrent un budget estimé à 2 milliards de francs par an.
La fondation en tant qu’unité d’action
Pour être efficace, une fondation doit, d’une part, trouver un créneau dans lequel elle peut se démarquer et, d’autre part, employer toutes ses ressources à la réalisation de ses buts. Le patrimoine de la fondation est primordial lui aussi. Il y a quelques années encore, peu de conseils de fondation considéraient la question de la gestion des placements comme un enjeu essentiel. Mais la situation semble évoluer, grâce notamment aux débats médiatiques autour des investissements des grandes fondations, au contexte persistant des taux d’intérêt bas et à la parution fin 2015 de la troisième édition du Swiss Foundation Code.
D’une stratégie de placement passive à l’impact investing
Pour sa gestion de fortune, une fondation dispose de plusieurs options. Mais elle doit absolument veiller à ce que ses investissements n’aillent pas à l’opposé de ses buts et entraînent pour elle des risques de réputation. Nombreuses sont les fondations d’utilité publique qui, pour ce faire, appliquent des critères d’exclusion ou des normes internationales telles que le Pacte mondial des Nations Unies. C’est par exemple le cas de la Velux Stiftung, une fondation active dans le monde entier et qui soutient un large éventail de projets d’utilité publique scientifiques, sociaux, culturels et écologiques. Elle n’investit désormais que dans des sociétés qui ne contreviennent pas au Pacte mondial, un code de conduite à destination des entreprises, qui vise à promouvoir plusieurs principes relatifs aux droits de l’homme, aux conditions de travail, à l’environnement ou à la corruption. Le respect de ces principes est contrôlé chaque année. Parallèlement à ces stratégies d’exclusion, les fondations peuvent aussi investir de manière ciblée et contribuer ainsi très directement à l’accomplissement de leur but. C’est le principe de l’« impact investing », selon lequel, par exemple, une fondation environnementale investira dans des entreprises cleantech innovantes. Dans le meilleur des cas, c’est un bénéfice non seulement pour l’environnement, mais aussi pour la fondation, qui aura placé doublement son argent. L’avenir appartient à une gestion de fortune intégrée.
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Dernière modification 31.05.2017