Espèces exotiques envahissantes
Sont qualifiés d’«exotiques» les plantes, animaux, champignons et microorganismes qui ont été transférés hors de leur aire de répartition naturelle du fait d’activités humaines. Ce transfert peut être intentionnel (introduction volontaire ou délibérée) ou accidentel (introduction involontaire ou fortuite). Sont qualifiées d’«envahissantes» les espèces exotiques dont on sait ou dont on doit supposer (« potentiellement envahissantes ») que leur propagation en Suisse peut porter atteinte à la diversité biologique, aux services écosystémiques et à leur utilisation durable ou mettre en danger l’être humain ou l’environnement.
Les espèces envahissantes contribuent au recul de la biodiversité dans le monde entier. Selon l’UICN, elles en seraient la deuxième cause principale, juste après la destruction des habitats. L’accroissement des espèces exotiques s’explique par l’intensification des transports de marchandises et de voyageurs mondiaux.


Sur les 1300 espèces exotiques établies en Suisse (plantes, animaux, champignons) dont on connaît l’existence, 197 sont considérées comme envahissantes. Ce chiffre n’a cessé de croître ces dernières décennies pour les cas étudiés. Avec une augmentation d'environ 50 % du nombre d'espèces envahissantes de plantes, d'animaux et de champignons au cours des 30 dernières années, l’évolution doit être qualifiée de négative.
Les observations effectuées en Suisse ces dernières décennies font apparaître une augmentation continue non seulement du nombre d’espèces exotiques envahissantes, mais aussi des superficies qu’elles occupent. Néanmoins, les espèces exotiques envahissantes en Suisse en sont encore à un stade assez précoce de propagation en comparaison internationale. Cela signifie que, si nous n’agissons pas, ces espèces coloniseront des espaces encore plus vastes et causeront encore plus de dommages. Il convient d’admettre que les dommages potentiels provoqués par la poursuite de la propagation des espèces exotiques envahissantes coûteront largement plus cher que les mesures que nous pouvons prendre aujourd’hui.
D’autres pays (par ex. l'Allemagne, la Norvège) ainsi que l'UE établissent des listes d’espèces envahissantes de différents groupes taxonomiques. Pour l’instant, il n’existe pas de critères de classement standardisés, raison pour laquelle ces listes ne sont comparables que jusqu’à un certain point.
Les données du Centre suisse d'informations sur les espèces (Infospecies) se basent sur des observations et non sur des recensements systématiques. Pour définir le degré de propagation et le potentiel de dommages, les observations et l’écologie des espèces sont évaluées par des experts de façon standardisée pour l’ensemble des groupes taxonomiques.
La liste des espèces exotiques envahissantes a été établie d’après la classification des dommages écologiques applicables à la Suisse selon l’EICAT, méthode de classification proposée par l’UICN comme norme mondiale.
Evolution visée | Valeur initiale | Valeur finale | Variation en % | Evolution observée | Evaluation |
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Diminution | Moyenne 1990-1992 | Moyenne 2018-2020 | 48.84% | Augmentation | négative |
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