Micropolluants dans les cours d’eau
On entend par « micropolluants » les pesticides, les médicaments et les autres substances chimiques qui sont présents dans les eaux en quantités infimes. Même à ces très faibles concentrations, elles peuvent avoir des effets négatifs sur les organismes aquatiques. Rejetés par les stations d’épuration des eaux usées, l’agriculture, les zones urbaines et les transports, ils rejoignent les eaux.
L’ordonnance sur la protection des eaux (OEaux) fixe des valeurs limites justifiées du point de vue écotoxicologique pour 19 pesticides et 3 médicaments. Dans le cas où ces limites seraient franchies, la faune et la flore sont susceptibles d’être endommagées.


Les pesticides dépassent leurs valeurs limites justifiées du point de vue écotoxicologique dans presque 60 % des cours d’eau étudiés. Dans 8 % des cas, ces limites sont dépassées plus de 10 fois par an. Le plus souvent, ces micropolluants sont présents dans les petits et moyens cours d’eau du Plateau où l’agriculture et l’urbanisation sont intenses.
Les trois médicaments réglementés par l’OEaux (azithromycine, clarithromycine, diclofénac) dépassent leurs valeurs limites justifiées du point de vue écotoxicologique dans presque 40 % des cours d’eau étudiés. Dans 13 % des cas, ces limites sont franchies plus de 25 fois par an, c’est-à-dire presque toute l’année. À lui seul, l’antalgique diclofénac a causé de loin le plus grand nombre de dépassements des valeurs limites justifiées du point de vue écotoxicologique. Les cours d’eau les plus touchés sont ceux de taille moyenne et grande qui contiennent de fortes proportions d’eaux usées traitées provenant des stations d’épuration.
Alors que les dépassements causés par les médicaments durent dans de nombreux cas tout au long de l’année, les dépassements causés par les pesticides se produisent en général principalement pendant la période d’application des produits phytosanitaires.
Étant donné que le dépassement des valeurs limites justifiées du point de vue écotoxicologique nuit aux organismes aquatiques, l’état est considéré comme mauvais. La courte période d’observation ne permet pas encore une évaluation des tendances.
- Indicateurs associés
- Consommation de médicaments
- État biologique des cours d’eau
- Ventes de produits phytosanitaires
De nombreux cours d'eau européens sont également pollués par des micropolluants et se trouvent dans un mauvais état.
Les concentrations de pesticides et de médicaments dans les cours d’eau sont évaluées à l’échelle nationale dans le cadre de l’observation nationale sur la qualité des eaux de surface pour les micropolluants (NAWA TREND MP). Ce réseau de mesures comprend actuellement 38 points de mesure ; il est exploité par les cantons en étroite collaboration avec l’Office fédéral de l’environnement. Les stations de mesure sont situées sur le Plateau suisse, au Tessin, dans la vallée du Rhône, dans le Jura et couvrent ainsi les cours d’eau suisses avec des sources de micropolluants dans le bassin versant. NAWA TREND MP couvre toutes les tailles de cours d’eau, des petits ruisseaux aux grands fleuves.
Les évaluations se fondent sur le nombre annuel de stations de mesure NAWA TREND MP qui présentent, dans des échantillons mixtes sur deux semaines, au moins un dépassement des valeurs limites justifiées du point de vue écotoxicologique pour la pollution continue conformément à l’annexe 2, ch. 11, al. 3, OEaux.
L’évaluation est effectuée conformément à la recommandation intercantonale pour l’évaluation des micropolluants organiques dans les cours d’eau conformément à l’annexe 2 de l’OEaux (micropolluants – module concept par étapes).
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