Éviter les émissions lumineuses inutiles est l’affaire de tous, que l’on soit propriétaire d’un logement, d’un magasin ou locataire. En appliquant quelques recommandations simples, il est possible d’économiser de l’énergie et de l’argent.
Texte : Kaspar Meuli
Moins, c’est mieux. Un adage qui peut aussi s’appliquer à l’éclairage des vitrines… L’opération « Licht aus » (« Extinction des feux ») entend inciter les magasins des centres-villes suisses à éteindre leurs vitrines et enseignes lumineuses entre 22 h et 6 h. Sur le site dédié, on peut lire : « L’entreprise participante attire ainsi positivement l’attention, soigne son image et fidélise sa clientèle. » Selon le principe : rester un peu dans l’ombre permet de mieux susciter l’intérêt. L’un des atouts de cette campagne initiée par un citoyen engagé est assurément sa simplicité de mise en œuvre: « Il suffit d’installer une minuterie, de la programmer, et le tour est joué. »
Les magasins engagés dans cette démarche de réduction des émissions lumineuses, mais aussi les particuliers, peuvent ainsi se rendre compte que des solutions simples sont en mesure de produire de grands effets. En suivant les recommandations ci-après, publiées par l’OFEV, de grandes avancées pourront déjà être accomplies :
Étant donné que nous ne voyons pas dans l’obscurité, il nous faut recourir à des solutions d’éclairage, notamment dans les escaliers et sur les chemins d’accès. Mais est-il vraiment nécessaire d’illuminer aussi les arbres ? La réponse est non.
Il convient de prévoir l’extinction automatique des éclairages décoratifs et autres illuminations d’extérieur au moyen de détecteurs de mouvement ou de minuteries. Les détecteurs placés à l’extérieur sont paramétrés de telle sorte que les luminaires auxquels ils sont reliés ne restent pas allumés plus longtemps que nécessaire.
Prendre en compte la clarté ambiante permet de doser la lumière avec parcimonie. Cela paraît contradictoire, et pourtant: plus un environnement est sombre et moins il est nécessaire de l’éclairer pour y voir et s’y orienter.
de la lumièreIl est impératif de renoncer à la lumière à forte composante bleue car celle-ci attire les insectes et entrave le rythme diurne-nocturne de nombreux êtres vivants.
De manière générale, il faut veiller à orienter les éclairages extérieurs (aux portes d’entrée p. ex.) de sorte que le faisceau lumineux soit dirigé de haut en bas et vers le bâtiment, et non vers les alentours ou le ciel.
Dans les pièces dotées de grandes surfaces vitrées, il est possible de réduire les émissions lumineuses produites par l’éclairage intérieur au moyen de stores, de volets ou de rideaux opaques. Il convient aussi de couvrir les éclairages extérieurs afin qu’ils n’illuminent pas le ciel ou les habitations voisines.
Mais qu’en est-il des éclairages extérieurs visant à se protéger contre les cambriolages ? Stefan Aeschi, expert en technique de construction et énergie au sein de l’Association suisse des propriétaires fonciers, préconise l’installation d’un éclairage couplé à un détecteur de mouvement, dirigé vers la maison. « Le déclenchement subit de la lumière effraie les cambrioleurs. » La police également considère que ce type d’éclairage – qui mise sur l’effet de surprise et n’est activé que quelques minutes – constitue un dispositif suffisant.
Il est à noter que la limitation des émissions lumineuses n’a rien de facultatif et que le principe de précaution est inscrit dans la loi sur la protection de l’environnement depuis 1983. En conséquence, les émissions lumineuses doivent être évitées, dans la mesure que permettent l’état de la technique et les conditions d’exploitation, et pour autant que cela soit économiquement supportable. Le Tribunal fédéral a déjà statué à maintes reprises en ce sens et imposé en 2013 à un couple de propriétaires d’éteindre à 22 h les éclairages décoratifs qu’ils allument toute l’année autour de leur habitation, et à 1 h les illuminations de Noël installées pour la période de l’Avent. En rendant leur décision de principe, les juges de Lausanne ont rappelé qu’il convenait de limiter les émissions nuisibles, incommodantes ou inutiles de bruit ou de lumière, l’interdiction de laisser les décorations lumineuses allumées toute la nuit n’étant considérée que comme une restriction minime des droits fondamentaux des personnes et en particulier de la garantie de la propriété.
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Dernière modification 28.09.2022