Vague de chaleur et sécheresse en Suisse

26.06.2017 – La vague de chaleur et le temps sec de la fin du mois de juin induisent une légère baisse des niveaux des cours d’eau suisses et une augmentation du risque d’incendie de forêt. Voici les informations de l’OFEV sur la situation hydrologique, le danger d’incendie de forêt et les conséquences de la canicule estivale.


1. Situation actuelle des lacs et des cours d’eau

En raison du temps sec, les niveaux de nombreux cours d’eau et de plusieurs lacs de Suisse sont en baisse. Les cours d’eau qui ne sont pas alimentés par la fonte des neiges et des glaciers présentent des débits inférieurs à la moyenne saisonnière. Il s’agit par exemple du haut Rhin, de la Limmat et de l’Aar en aval du lac de Bienne. Beaucoup de petits et moyens cours d’eau du Plateau et du Jura sont à un niveau très bas, si bien qu’une légère situation d’étiage est à prévoir par endroits. Dans de nombreux cours d’eau du Plateau, le faible débit, le fort ensoleillement des derniers jours et les températures élevées de l’air réchauffent fortement les eaux. La plupart des lacs affichent des niveaux normaux ou légèrement inférieurs à la moyenne. Dans les lacs de Constance, des Quatre-Cantons, de Walenstadt et de Zurich, les niveaux sont bas.

L’augmentation des températures accentue la fonte des neiges dans les bassins versants des glaciers. Dans de nombreux bassins versants des Alpes et des Préalpes, la fonte des neiges s’atténue déjà, et des débits inférieurs à la moyenne sont mesurés. C’est dans les cours d’eau de haute altitude comme la Massa, le Rhône ou la Viège, qui drainent les bassins versants des glaciers du Haut-Valais, que l’on observe des débits supérieurs à la moyenne en raison de la fonte des neiges, provoquée par les températures élevées de l’air.

En raison du temps essentiellement sec jusqu'à mardi soir, la plupart des grands cours d’eau du Plateau devraient afficher des niveaux en baisse. Un front froid viendra mettre un terme à la première grosse vague de chaleur de cet été et des précipitations orageuses se produiront un peu partout. Les précipitations prévues mercredi engendreront notamment au Tessin des hausses parfois marquées des niveaux des lacs et des cours d’eau. Il faudra également s’attendre par endroits à des hausses de débit relativement fortes au nord des Alpes ainsi que dans les Alpes.


2. Situation des eaux souterraines

Les niveaux des eaux souterraines et les débits des sources affichent actuellement une tendance à la baisse, mais se trouvent toujours dans la normale. Les aquifères en roche meuble de faible profondeur ont localement profité des pluies tombées début juin 2017. Les aquifères situés le long des grands cours d’eau prennent leur source dans les Alpes et bénéficient de la forte infiltration des eaux de surface qui résulte de la fonte exceptionnelle des glaciers pendant la période caniculaire.


3. Conséquences pour l’approvisionnement en eau

Actuellement, la Suisse ne devrait pas connaître de pénurie à large échelle. En tant que château d’eau de l’Europe, le pays dispose de grandes réserves. Environ 80 % de l’eau potable en Suisse provient des eaux souterraines, qui ne réagissent qu’après des semaines voire des mois à un épisode de sécheresse, et même plus lentement encore à des températures de l’air élevées.


4. Conséquences pour la faune aquatique

Les niveaux bas et les températures élevées des eaux ont un impact sur la faune aquatique. Des températures accrues peuvent induire des symptômes de stress chez les poissons, augmenter le risque de maladies, voire causer leur mort. Dans les cours d’eau peu profonds, la température de l’eau est susceptible de s’élever rapidement, en particulier lorsque les rives ne sont pas boisées et qu’il n’y a donc pas d’ombre. Si la température de l’eau monte fortement, les autorités cantonales peuvent par exemple récupérer les poissons et les relâcher dans des cours d’eau plus importants et plus frais. Dans les cours d’eau interconnectés et proches de la nature, les poissons peuvent trouver des tronçons où les eaux sont plus froides. Cela montre le rôle important que jouent les cours d’eau revitalisés et à l’état naturel.

Les températures montent particulièrement vite dans les petits cours d’eau du Plateau et du Jura. Les températures des cours d’eau du Plateau sont actuellement supérieures à la moyenne mensuelle de juin. Certaines stations de mesure ont enregistré de nouveaux maxima mensuels et même des températures maximales absolues (séries de mesure sur 30 à 40 ans). Les cours d’eau influencés par la fonte des neiges et des glaciers restent en général plus frais, si bien qu’on n’y mesure actuellement pas de valeurs record.


5. Glaciers

Les fortes chaleurs provoquent dans les Alpes d’importantes pertes de glace. Si les températures restent élevées, cette fonte accentuée se poursuivra au cours des prochaines semaines, et l’été 2017 sera à nouveau néfaste pour les glaciers. Les grands glaciers perdent moins de masse que les petits, moins épais. Le bilan définitif pour 2017 ne pourra être estimé qu’au début du mois d’octobre, une fois les données hydrologiques analysées ; il sera dressé à la fin de l’année lorsque les mesures glaciologiques auront été réalisées.


6. Danger d’incendie de forêt

Le danger d’incendie de forêt est modéré à marqué dans la plupart des régions de Suisse. Dans certaines régions des Grisons et du Valais, le danger est fort. Les cantons peuvent mettre en place des mesures telles que des restrictions ou des interdictions de faire du feu dans les forêts et à proximité de celles-ci, voire une interdiction stricte de faire du feu en plein air. Il est impératif de se conformer aux instructions des autorités locales. L’OFEV et les cantons continuent à observer la situation.

Pour en savoir plus sur le danger actuel d’incendie de forêt en Suisse et au Liechtenstein et sur les comportements recommandés : www.danger-incendie-foret.ch. De manière générale, les autorités appellent à la prudence lorsqu’il s’agit de faire du feu en plein air.


7. Situation actuelle concernant l’ozone

De longues périodes de soleil sans vent finissent souvent en pollution à l’ozone (smog estival). Comme les années précédentes, au nord des Alpes, les moyennes horaires de l’ozone dépassent les valeurs limites d’immission. Elles sont toutefois inférieures aux valeurs enregistrées en 2003 et ne dépassent pas le seuil européen d’information, fixé à 180 microgramme/m3 (1,5 fois la valeur limite d’immission de l’OPair). Au sud des Alpes, des valeurs nettement supérieures ont été enregistrées. Elles ne dépassent cependant pas non plus la valeur européenne d’alarme, qui est fixée à deux fois la valeur limite d’immission suisse. Les personnes sensibles devraient pratiquer des activités physiques ou sportives le matin, lorsque les valeurs d’ozone sont plus faibles.


7. Quel est le lien entre les vagues de chaleur et le réchauffement climatique?

Nombre annuel de vagues de chaleur d’au moins sept jours consécutifs
Nombre annuel de vagues de chaleur d’au moins sept jours consécutifs (températures maximales journalières de plus de 30 °C). Les barres indiquent la plage de fluctuation de quatorze simulations régionales du projet ENSEMBLES établies sur la base du scénario d’émissions A1B du rapport SRES. Lignes blanches : moyenne. Ronds vides : observations pour la première des quatre périodes.
© MeteoSuisse

Avec le changement climatique, ce n’est pas seulement la moyenne des températures d’été qui monte. Les modélisations de MétéoSuisse montrent que les vagues de chaleur deviennent plus fréquentes, plus longues et plus chaudes.

Pendant la période 1980–2009, des vagues de chaleur de sept jours consécutifs (températures maximales supérieures à 30 °C) se produisaient environ tous les dix ans à Zurich et à Bâle, tous les cinq ans à Lugano et tous les deux ans à Genève. Les changements climatiques induiront une nette augmentation de la fréquence de ce type d’épisodes. Pendant la période 2010–2039 déjà, de telles périodes de canicule se produiront jusqu’à trois fois plus souvent dans les villes précitées. Au milieu du siècle, les villes de Lugano, de Bâle et de Genève devraient même en connaître une par année en moyenne, et celle de Zurich une tous les deux ans.

La canicule et la sécheresse de l'été 2018

Cover La canicule et la sécheresse de l'été 2018

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Dernière modification 26.06.2017

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