Préparation aux séismes

Malgré les mesures de prévention, tout le monde doit se préparer à un séisme avec des dégâts importants - les personnes privées, les autorités ou encore le secteur économique.

Comportement à adopter en cas de séisme

En se comportant correctement en cas de séisme et en prenant des précautions, on se protège aussi bien soi-même qu’autrui. Un comportement adéquat permet de prévenir des dommages et contribue à soulager la phase aiguë de l’évènement.

Comme les séismes ne peuvent pas être prédits, l'expérience montre que l'on est surpris. Il faut immédiatement se mettre à genoux et si possible à couvert (p. ex. sous une table). On réduit ainsi son exposition aux chutes d’objets et on protège sa tête et ses organes vitaux.

Se mettre à terre, se protéger, se tenir et attendre
© Earthquake Country Alliance

Prendre des dispositions personnelles en prévision d'une éventuelle situation d'urgence, tel que préparer des provisions de secours, contribue à soulager la phase aiguë de l’évènement. En coupant par exemple les conduites de gaz ou d'eau endommagées, on peut éviter des conséquences graves telles que des incendies ou des dégâts des eaux. Cela facilite également le sauvetage des personnes ensevelies.

Planification préventive et plans d’urgence

Les planifications préventives et de mesures d’urgence doivent être préparées en tenant compte des particularités des séismes. En cas d’évènement important, les ressources des cantons et des exploitants d’infrastructures touchés peuvent être très vite épuisées au point qu’une assistance de la Confédération soit nécessaire. C’est pourquoi il est essentiel que les cantons, les exploitants d’infrastructures et la Confédération se concertent pour l’établissement des planifications préventives, notamment par le biais de la planification préventive nationale.

Les exploitants d’infrastructures disposent généralement d’un système de gestion de crise et de la continuité d’activité permettant de diminuer, dans l’espace et dans le temps, les dommages consécutifs et les interruptions d’exploitation. L’élaboration de ces plans de prévention et d’urgence ne prend cependant que rarement en compte les spécificités propres aux événements majeurs (comme les séismes). Pour le cas d’un séisme, il importe d’intégrer aux planifications génériques disponibles certains aspects centraux comme la grande étendue géographique de la zone sinistrée et la défaillance simultanées de nombreux systèmes d’infrastructures. La publication « Séisme : gestion de crise et continuité d’activité » (OFEV, 2019) sert à cet effet d’aide aux exploitants d’infrastructures pour la vérification de leurs plans de prévention et d’urgence.

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Déroulement chronologique des phases de maîtrise et de régénération après un séisme
© OFEV

Evaluation des bâtiments après un séisme

L'évaluation d'un grand nombre de bâtiments et d'installations endommagés après un évènement est une tâche très exigeante qui relève de la responsabilité des cantons. L'Office fédéral de la protection de la population fournit aux cantons des principes méthodologiques et des formations sur ce sujet.

L’association Organisation Dommages Sismiques (ODS) a pour tâche d’établir une estimation financière des dommages aux bâtiments, servant notamment de base pour l'évaluation des coûts de la reconstruction. Pour ce faire, l’ODS gère une organisation qui, après un séisme, met à disposition les ressources humaines et techniques nécessaires. Elle soutient par ce biais également les cantons dans l'évaluation des bâtiments quant à leur utilisabilité.

Couverture d’assurance en cas de séisme

En Suisse, les dommages causés par les séismes ne sont pas pris en charge par les assurances obligatoires contre l'incendie et les événements naturels. Les sociétés de réassurance estiment que le séisme de Bâle (1356) ferait entre 50 et 100 milliards de francs de dégâts aux bâtiments et à leur contenu s'il se reproduisait aujourd'hui et celui de Viège (1855) entre 2 et 5 milliards de francs. De nombreux propriétaires seraient menacés de ruine.

Dans 18 cantons, les établissements cantonaux d'assurance des bâtiments disposent certes d'un fonds pour des prestations volontaires, mais celles-ci ne couvrent qu'une petite partie du risque sismique. Actuellement, la couverture du Pool suisse pour la couverture des dommage sismiques (PSDS) s'élève à 2 milliards de francs. L'établissement d'assurance des bâtiments du canton de Zurich (GVZ) couvre les dommages sismiques jusqu'à concurrence d'un milliard de francs en puisant dans un fonds propre. En outre, certaines sociétés d'assurance privées offrent des possibilités d'assurer les bâtiments sur une base volontaire contre les dommages dus aux séismes. C'est actuellement la seule manière de couvrir ces dommages par contrat.

La politique suisse reconnaît que la couverture actuelle en Suisse n'est pas suffisante et s'est fixé pour objectif de combler cette lacune. En 2021, le Conseil fédéral a donc été chargé par le Parlement d'élaborer une proposition d'« assurance contre les séismes au moyen d’un système d’engagements conditionnels ». Ce n'est qu'en cas de séisme ayant causés d'importants dégâts qu'une contribution serait prélevée auprès des propriétaires de bâtiments en Suisse pour la reconstruction ou la remise en état des bâtiments endommagés. Cette contribution dédiée à un usage spécifique est plafonnée à 0,7 % de la somme d'assurance du bâtiment. En cas de séisme, quelque 22 milliards de francs seraient ainsi disponibles pour la couverture des dommages. Cela correspond au montant des dommages auxquels on peut s'attendre en cas de séisme survenant tous les 500 ans. Cette solution nécessite une modification de la Constitution. Lors de sa séance du 13 décembre 2024, le Conseil fédéral a adopté, à l’intention du Parlement, le message correspondant.

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Dernière modification 09.09.2025

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