Le sol est constitué pour moitié environ de pores remplis d’air et d’eau et connectés entre eux. Si ces derniers sont compressés ou que leur connexion est rompue, on parle de compaction du sol.
Celle-ci peut être provoquée par la circulation d’engins agricoles ou forestiers lourds , par des travaux d'excavation, de stockage temporaire et de remblayage inappropriés durant les chantiers de génie civil, par le pâturage d'animaux trop nombreux et trop lourds ou par la présence d'un trop grand nombre de personnes sur les sols dans les installations de loisirs et lors de manifestations (p. ex. manifestations en plein air, fêtes de gymnastique). Sur les sols compactés, l’eau ne s’infiltre plus, la circulation de l’air est interrompue, les processus de décomposition sont ralentis et la croissance des racines est entravée.
L’humidité du sol et sa teneur en argile sont des paramètres déterminants pour la sensibilité à la compaction. Plus un sol est humide, plus il devient sensible à la compaction. En Suisse, les sols les plus exposés au risque de compaction sont ceux exploités pour les grandes cultures ou l’exploitation intensive des prairies. L’exploitation forestière peut elle aussi entraîner, à long terme, une dégradation des sols par compaction.
Les accumulations temporaires d'eau sont un signe visible de la compaction des sols, car l'eau de pluie ne peut plus s'infiltrer suffisamment dans les sols compactés. Les compactions peuvent s'accumuler et persister pendant longtemps. La régénération naturelle dans la zone racinaire est un processus long.
À la fin des années 1980, les spécialistes estimaient que 10 à 15 % de la surface agricole était Depuis lors, les véhicules et les machines utilisés dans l'agriculture, la sylviculture et la construction sont devenus de plus en plus performants et, pour la plupart, plus lourds. Dans des cas extrêmes, les sols doivent supporter des poids allant jusqu'à 60 tonnes. Cela dépasse largement le poids total maximal autorisé de 40 tonnes dans le trafic routier... Selon les estimations des experts, environ un tiers des sites étudiés sont aujourd’hui classés comme présentant des altérations physiques faibles à importantes.
Dernière modification 21.07.2025