15.05.2020 - Comment les mesures prises contre la pandémie du coronavirus influencent-elles l’environnement en Suisse ? Quelles mesures doivent être mises en oeuvre dans le domaine de l'environnement en raison de cette crise? Les effets directs sont difficiles à évaluer car différents facteurs agissent sur l'environnement.
Il est en revanche clair que ces effets ne sont pas dus à des mesures de politique environnementale, mais à la crise liée au coronavirus et à ses énormes conséquences économiques et sociales. Dans ce dossier, l'OFEV a rassemblé par thème les données et informations sur les effets de la situation actuelle sur l'environnement ainsi que les mesures qui ont été prises.
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Biodiversité - One Health
La propagation pandémique du virus du SARS-CoV-2 montre comment la gestion négligente de la biodiversité par l'homme peut avoir un impact sur la santé humaine.
La propagation pandémique du virus du SARS-CoV-2 montre comment la gestion négligente de la biodiversité par l'homme peut avoir un impact sur la santé humaine. Le virus SARS-CoV-2 s'est développé chez les animaux sauvages et a été très probablement transmis de ceux-ci à l'homme dans des situations où il existe un contact étroit entre les animaux (sauvages) et l'homme. (OFSP : Qu’est-ce que le nouveau coronavirus ?)
Ce n'est pas un cas isolé : plus de la moitié des maladies survenues entre 1940 et 2008 ont été causées par des virus d'origine animale - il s'agissait de zoonoses (maladies transmises des animaux à l'homme et inversement), dont la majorité étaient causées par des animaux sauvages. Cependant, de nombreuses études montrent que la transition de l'animal à l'homme est plus facile dans des écosystèmes dégradés à biodiversité réduite. Si l'environnement est détruit ou modifié de telle manière que les animaux perdent leurs habitats ancestraux et entrent en contact anormalement étroit avec les humains dans leurs nouveaux habitats, l'émergence de nouveaux agents pathogènes et la transmission de maladies aux humains deviennent plus faciles. Un contact étroit permet de surmonter la barrière entre les espèces et de se propager rapidement dans le monde entier grâce à la circulation mondiale des marchandises et des personnes.
Il est important de noter que les causes sous-jacentes des pandémies sont les mêmes changements environnementaux qui entraînent globalement la perte de biodiversité et le changement climatique. Diminuer la probabilité d’émergence des pandémies futures en favorisant une biodiversité riche est de ce fait aussi positif pour le climat.
Biosécurité
Depuis le début de la crise, les offices fédéraux de l’environnement (OFEV) et de la santé publique (OFSP) surveillent tout spécialement la sécurité des activités avec le SARS-Cov-2 en laboratoires.
Lors d’une épidémie, le diagnostic précoce et rapide des personnes infectées a un rôle crucial pour enrayer la propagation de la maladie.
Suivant l’appel du Conseil fédéral pour lutter contre le Covid-19, les laboratoires se sont massivement mobilisés pour le diagnostic du virus SARS-CoV-2 et les institutions de recherche se sont lancées, entre autres, dans la quête d’un vaccin et de traitements contre la maladie. Ces activités seraient à haut risque si le virus s’échappait dans l’environnement avec les effets néfastes pour la santé que l’on connaît.
Mais, depuis le début de la crise, les offices fédéraux de l’environnement (OFEV) et de la santé publique (OFSP) surveillent tout spécialement la sécurité des activités avec le SARS-Cov-2 en laboratoires. Selon leur mandat, ils fixent pour chaque installation le niveau de biosécurité nécessaire pour empêcher la propagation du SARS-CoV-2, responsable de la pandémie de Covid-19.
Depuis février, les spécialistes de la biosécurité de l’OFEV font face à un accroissement de demandes d’environ 50%. A ce jour, l’augmentation des capacités de diagnostic et de recherche se poursuit, tout comme l’action concertée des autorités fédérales et cantonales pour assurer l’application correcte de la sécurité biologique dans les laboratoires et ainsi protéger la santé et l’environnement.
Les demandes d’activités dans les laboratoires (milieu confiné) sont régulièrement publiées sous www.ecogen.admin.ch.
Bruit
Climat
Les mesures de lutte contre la pandémie de corona auront un impact sur l'environnement si ces mesures sont prises pour une longue période.
Environ trois quarts des émissions de gaz à effet de serre de la Suisse sont dues à l'utilisation de combustibles fossiles, principalement dans les transports, pour le chauffage des bâtiments et dans l'industrie. Le reste des émissions provient principalement de l'agriculture. Si les mesures prises pour contenir la pandémie ont pour effet de réduire les activités, la consommation d'énergie va baisser et par conséquent les émissions aussi.
Le trafic routier émet environ 15 millions de tonnes d'équivalent CO2 par an. Une réduction significative du transport privé motorisé sur une période plus longue entraînerait une réduction temporaire des émissions dues aux carburants (actuellement 30 % de trafic en moins, 50 % en moins le week-end). La réduction du trafic peut être démontrée par la réduction des charges polluantes mesurées aux stations proches des axes routiers, (par exemple, NOx, ou les particules fines).
En revanche, les émissions de gaz à effet de serre sont calculées à partir des ventes de carburant, et non à partir de la mesure des concentrations de gaz à effet de serre dans l'atmosphère. L’effet des mesures sur les émissions de gaz à effet de serre ne peut être calculé que rétrospectivement, lorsque les statistiques sur les ventes de carburant sont disponibles. On peut aussi s’attendre à ce que la baisse du trafic aérien international entraîne une réduction significative des émissions de kérosène. Toutefois, cette réduction ne peut être comptabilisée dans l'objectif national de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Le secteur de la construction n’est touché que de manière limitée par les mesures prises pour lutter contre la pandémie. On ne peut s'attendre à des réductions d'émissions que lorsque le chauffage des bâtiments a été arrêté ou réduit au minimum. Le principal facteur déterminant des émissions dans le secteur du bâtiment sont les conditions météorologiques, car le chauffage est plus poussé par temps froid.
Les émissions du secteur industriel devraient diminuer de manière significative seulement si des mesures à large échelle seraient prises et limiteraient notamment les activités des entreprises à forte intensité énergétique. Ici aussi, l'effet ne peut être calculé avec précision que lorsque la statistique sur la consommation d'énergie en 2020 sera disponible.
Déchets
Recommandations de la Confédération aux cantons concernant l’élimination des déchets dans la situation extraordinaire liée au coronavirus (PDF, 196 kB, 07.04.2020)Élaborées par l’OFEV, en collaboration avec l’Office fédéral de la santé publique (OFSP), l’Office fédéral des routes (OFROU) et la SUVA.
Eaux
Épuration des eaux usées durant la pandémie de SARS-CoV-2 (PDF, 147 kB, 14.04.2020)Une fiche d’information de l’OFEV, établie en collaboration avec l’Office fédéral de la santé publique (OFSP), l’Association suisse des professionnels de la protection des eaux (VSA) et l’institut de recherche sur l’eau Eawag, répond aux principales questions sur l’épuration des eaux usées en cette période de pandémie de SARS-CoV-2.
Electrosmog
Certaines théories sur internet tissent un lien entre la pandémie de SARS-CoV-2 et l’introduction de la nouvelle technologie 5G. Il n’existe pas d’étude corroborant un lien direct entre la 5G et le Covid-19.
Certaines théories sur internet tissent un lien entre la pandémie de SARS-CoV-2 et l’introduction de la nouvelle technologie 5G. Elles prétendent que la transmission du coronavirus serait favorisée par les antennes 5G, dont le rayonnement aurait un impact négatif sur le système immunitaire. Il n’existe pas d’étude corroborant un lien direct entre la 5G et le Covid-19 et ces théories sont contestées par les milieux scientifiques. Entre autres, le fait que la transmission du virus est mondiale et s’étend bien au-delà des régions où la 5G a été introduite démontre qu’un tel lien direct est improbable.
Le déploiement actuel de la 5G se fait dans les gammes de fréquence que l’on utilise déjà aujourd’hui pour la téléphonie mobile et les réseaux sans fil (WLAN). Indépendamment de ce déploiement, la Suisse applique, en plus des limites de protections thermiques préconisées au niveau international, des limites supplémentaires à titre de précaution. Ces dernières apportent une marge de sécurité en plus pour les effets sanitaires possibles en lien avec des observations scientifiques d’effets biologiques causés par le rayonnement non ionisant.
Ces limites préventives sont environ 10 fois plus strictes que les limites internationales et régulent l’exposition dans les lieux à utilisation sensibles, où les personnes peuvent séjourner pendant une longue durée (p. ex. appartements, écoles, hôpitaux, bureaux, aires de jeux, etc.). Ces dispositions réduisent l'exposition à long terme et servent ainsi à protéger la population contre des effets du RNI qui n’auraient pas encore été prouvés à ce jour.
Forêt
Afflux stressant en forêt ? Le confinement pendant la pandémie de Corona, à partir de la mi-mars, a radicalement modifié les promenades en forêt de la population suisse. C’est ce que montre une comparaison exclusive de deux enquêtes de l’Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage WSL, effectuées avant et pendant la crise.
Trafic
OFROU: Nouveau Coronavirus : évolution du trafic sur le réseau des routes nationales
Dossiers sur le coronavirus d'autres offices fédéraux
Informations complémentaires
Dernière modification 15.03.2021