Lorsque l’humidité extérieure est suffisante, les algues et les mousses se développent sur presque toutes les surfaces. Si elle n’est pas souhaitée, la couverture ainsi formée peut être enlevée ou empêchée par quelques moyens mécaniques et physiques. Dans le cadre de la lutte chimique, certaines utilisations de produits biocides sont interdites dès le 1er décembre 2020 (voir Lutte chimique).

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Les algues et les mousses démontrent des capacités de survie extraordinaires. Elles peuvent se développer, à la verticale comme à l’horizontale, à des endroits dépourvus de nutriments et ombragés et résister à des périodes de sécheresse pendant plusieurs jours voire plusieurs années selon les espèces. Les algues et les mousses jouent un rôle important dans l’écosystème : elles filtrent les nutriments apportés par les précipitations, stockent l’eau et peuvent réduire l’érosion des sols. Elles servent d’habitat à une multitude de microorganismes et constituent le lit de germination de nombreuses plantes à fleurs.
Afin de limiter le risque de chute des piétons, mais aussi pour des raisons esthétiques, les algues et les mousses sont souvent enlevées des cours, des trottoirs, des toits ou des façades. Pour cela, des produits biocides notamment sont employés. Lors de l’utilisation ou en cas de ruissellement ultérieur, les substances actives qu’ils contiennent peuvent se retrouver dans les eaux et porter atteinte aux organismes qui y vivent. Aussi est-il préférable de prévenir toute prolifération et d’adopter des alternatives mécaniques et physiques pour lutter.
Pour ne pas avoir une couverture végétale non souhaitée, il convient de réduire l’humidité sur les surfaces concernées, et de supprimer toute saleté ainsi que les jeunes pousses d’algues de mousses. Les mesures suivantes peuvent y contribuer :

Régulièrement, nettoyer les endroits exposés (p. ex. avec un nettoyeur haute pression) et balayer les cours pavées.

S’assurer que l’eau stagnante peut s’écouler (p. ex. réparer les gouttières et les débarrasser des feuilles mortes).

Dans une cour, utiliser du sable de jointoiement (p. ex. Dansand ou sable polymère) dans les interstices entre les pavés ou semer des fleurs qui poussent bien (p. ex. sagine, drave ou trèfle étoilé) pour garnir les joints et empêcher ainsi la croissance de mousses.

Réduire l’ombrage (p. ex. tailler les arbres et les arbustes) afin que les surfaces puissent sécher plus vite après la pluie.
Prendre des mesures afin que les façades sèchent plus rapidement (voir Façades ravalées).
Par une série de mesures non chimiques, il est possible de venir à bout d’une infestation par des mousses et des algues :

Les nettoyeurs haute pression peuvent retirer les mousses et les algues présentes sur des surfaces. De tels appareils sont disponibles à la location à plusieurs endroits. Lorsque des surfaces sont difficiles d’accès, on peut faire appel à une société de nettoyage qui utilise alors une nacelle élévatrice ou un échafaudage. Dans les cours, les matériaux de jointoiement (p. ex. sable de jointoiement) peuvent être lavés avec un nettoyeur haute pression. Pour les façades ravalées, il est préférable de ne pas utiliser cette méthode afin de ne pas endommager le revêtement.

Le grattage ou le brossage de la mousse (p. ex. entre les joints des pavés) est possible à l’aide d’un grattoir à joints, d’un couteau ou d’une brosse métallique, à récurer ou spéciale joints. Le mieux est d’enlever la mousse lorsqu’elle est encore humide et de l’essuyer puis d’arroser les joints des pavés à l’eau chaude.

La chaleur détruit les mousses et les algues. Il est donc possible d’employer des brûleurs, des nettoyeurs vapeur, des brûleurs infrarouges ou des générateurs de mousse chaude. Utilisés sur les joints des pavés, ces appareils laissent les matériaux de jointoiement intacts. Après le traitement thermique, il suffit d’essuyer les algues et les mousses pour les enlever. Cette solution ne convient pas aux terrasses en bois.
Les produits de vitrification empêchent le développement des algues et des mousses et protègent durablement les surfaces de toute nouvelle infestation. Ils peuvent être pulvérisés ou appliqués au pinceau sur n’importe quelle surface, p. ex. sur des pierres naturelles, des façades ou du bois. Les produits de vitrification consolident les surfaces par un processus de cristallisation/vitrification/silicification. Exempts de biocides et de polluants, ils assurent une protection physique et mécanique des surfaces.
Une interdiction d’utilisation des produits biocides contre les algues et les mousses sur les surfaces suivantes est effective dès le 1er décembre 2020 (annexe 2.4, ch. 4bis, modification de l’ordonnance sur la réduction des risques liés aux produits chimiques, RO 2019 1495) :
a. sur les toits et les terrasses ;
b. sur les emplacements servant à l’entreposage ;
c. sur les routes, les chemins et les places et à leurs abords ;
d. sur les talus et les bandes de verdure le long des routes et des voies ferrées.
Sur les surfaces soumises à l’interdiction, seules des méthodes de lutte non chimique peuvent être appliquées.
Sur les surfaces non soumises à l’interdiction, une lutte chimique peut être envisagée si les mesures de lutte non chimique n’ont pas eu le succès escompté après l’application de toutes les mesures préventives.
En cas d’utilisation à titre privé d’un produit disponible dans le commerce, il convient de solliciter un conseil global et de faire un choix éclairé, en tenant compte des mentions de danger. Les prescriptions du mode d’emploi doivent être strictement respectées. Une utilisation inappropriée peut porter atteinte aux organismes aquatiques.
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Dernière modification 29.05.2021