Grâce à un ensemble de mesures de protection et aux efforts considérables déployés pour le traitement des eaux usées ces dernières décennies, les lacs et les rivières suisses présentent des eaux de très bonne qualité, qui permettent de se baigner presque partout, sans crainte.
La qualité de l’eau de baignade fait référence à la qualité hygiénique de l’eau des lacs et des rivières. Le risque que présente cette dernière pour la santé est évalué sur la base d'analyses microbiologiques. L’eau contaminée par des microorganismes pathogènes peut par exemple entraîner des troubles gastriques et des diarrhées.
Relevés effectués par les services spécialisés cantonaux
La qualité des eaux de baignade est surveillée par les services spécialisés cantonaux. Ces derniers sont tenus de contrôler régulièrement les sites de baignade publics et les endroits très fréquentés des lacs et des rivières pendant la saison balnéaire. Les analyses des eaux de baignade de lacs et de rivières se basent principalement sur des mesures d’indicateurs de pollutions fécales (E. coli, entérocoques intestinaux), qui indiquent une contamination par les eaux usées domestiques ou par les engrais de ferme. Les aspects esthétiques et d’autres paramètres hygiéniques sont également pris en compte.
Les résultats des échantillons cantonaux prélevés sur les sites de baignade, de manière uniforme conformément à la directive européenne sur les eaux de baignade, sont transmis à l’Office fédéral de l’environnement (OFEV) et préparés pour des évaluations à long terme, aux échelles nationale et internationale. Ces évaluations ne sont publiées qu’après la fin de la saison balnéaire de l’année suivante.
Évaluation nationale de la qualité des eaux de baignade
L’évaluation à l’échelle nationale des sites de baignade sélectionnés et échantillonnés conformément à la directive européenne sur les eaux de baignade montre que la qualité de ces dernières est très bonne en Suisse. Plus de 97 % des sites de baignade ayant pu être évalués présentent une qualité au moins suffisante. La qualité est jugée « insuffisante » pour seulement quelques pour cent des sites de baignade. Cette situation est stable depuis des années.
Relevé et évaluation selon la directive européenne sur les eaux de baignade
En tant que membre de l’Agence européenne pour l’environnement (AEE) et du réseau européen d’information et d’observation de l’environnement (EIONET), la Suisse contribue à certaines parties du rapport prévu par la directive européenne sur les eaux de baignade (2006/7/CE). Si cette directive européenne n’est pas mise en œuvre en Suisse, la contribution de cette dernière au rapport lui permet néanmoins de comparer ses données à l’échelle internationale et de les présenter dans des publications européennes.
C’est pourquoi l’OFEV évalue les données relatives à la qualité des eaux de baignade conformément à cette directive européenne, tandis que les services cantonaux utilisent souvent d’autres méthodes (p. ex. recommandations de l’Office fédéral de l’environnement, des forêts et du paysage [OFEFP] de 1991). Contrairement à la méthode de l’OFEFP, l’évaluation selon la directive européenne nécessite au moins quatre échantillons par saison balnéaire et des résultats de mesure sur au moins quatre ans. Si ces exigences ne sont pas remplies, le site de baignade ne peut pas être évalué. Dans de rares cas, les différentes méthodes d’évaluation peuvent également conduire à des classes de qualité différentes. La population devraient se baser sur les indications des cantons. En effet, le classement européen sert uniquement à comparer les données à l’échelle internationale.
Les méthodes de relevé et d’évaluation de la qualité des eaux de baignade selon la directive européenne sont présentées dans l’aide à l’exécution « Évaluation des eaux de baignade ».
Si l’évaluation nationale ne couvre qu’une partie des eaux de baignade en Suisse, les informations supplémentaires publiées par les services spécialisés cantonaux présentent le même tableau : seuls des sites de baignade isolés présentent une qualité hygiénique insuffisante. Ces derniers se situent principalement le long des grands cours d’eau du Plateau ou, par exemple, à proximité des stations d’épuration.
Les mesures de protection des eaux portent leurs fruits
Ces dernières décennies, différentes mesures de protection des eaux ont permis une nette amélioration de l’état hygiénique des lacs et des rivières suisses par rapport aux années 1980. Dans certaines régions, l’amélioration de la qualité des eaux de baignade au profit de la population et du tourisme a été un moteur important de la construction et de la réhabilitation des stations d’épuration. La qualité hygiénique des eaux de baignade n’est pas directement liée à l’état chimique ou biologique des eaux. Néanmoins, les efforts visant à l’améliorer ont également un effet positif sur l’état de l’écosystème aquatique dans son ensemble.
Qualité des eaux de baignade sur place
Les cantons ou les communes informent la population de la qualité actuelle de l’eau de baignade des lacs et des rivières, par exemple sur leur site Internet (voir ci-dessous). L’OFEV ne dispose pas d’informations sur la situation concrète de sites de baignade particuliers.
Les recommandations de comportement et les instructions des autorités locales doivent être respectées. Lorsque les conditions d’hygiène ne sont pas suffisantes pour la baignade, les autorités doivent informer la population et prendre des mesures pour protéger les baigneurs et améliorer la qualité de l’eau. Si nécessaire, des avertissements ou des interdictions de baignade peuvent être prononcés.
La baignade est toujours déconseillée après de fortes pluies ou en cas de crue en raison d’un risque plus élevé de pollution par des microorganismes pathogènes. Ce risque est par exemple dû au débordement des déversoirs d’orage des canalisations ou au lessivage des engrais de ferme.
Cyanobactéries et puces de canard
On observe la prolifération de cyanobactéries (également appelées « algues bleu-vert ») dans certains lacs pendant les périodes de canicule. Les cyanobactéries peuvent produire des substances nocives susceptibles d’affecter la santé si elles sont ingérées ou de provoquer des éruptions cutanées. Aussi leur prolifération constitue-t-elle, localement, un motif fréquent d’interdiction de baignade.
La dermatite du baigneur est une maladie de la peau causée par un parasite des oiseaux aquatiques (« puce de canard ») qui peut apparaître après un bain dans un lac chaud. Des recommandations de comportement pour éviter la dermatite du baigneur sont disponibles sur les sites Internet des cantons.
Les questions sanitaires relèvent de la compétence des cantons, en général des services médicaux et des laboratoires cantonaux.
Informations complémentaires
Dernière modification 23.05.2024