Mort subite du chêne (Phythophthora ramorum)

L’oomycète Phytophthora ramorum (mort subite du chêne) est un organisme nuisible particulièrement dangereux. Il est, selon son origine, classé dans deux catégories du droit sur la santé des végétaux. Les isolats non UE sont réglementés depuis 2020 en tant qu’organismes de quarantaine (annexe 1 OSaVé-DEFR-DETEC) et les isolats de l’UE depuis 2022 en tant qu’organismes réglementés non de quarantaine (annexe 3 OSaVé-DEFR-DETEC).

Phytophthora ramorum est originaire d’Asie. Cet organisme nuisible a été signalé pour la première fois en Suisse en 2003, dans une pépinière. Depuis, il est occasionnellement détecté sur des plantes ornementales (rhododendrons et essences de viornes) dans des pépinières, des jardineries et des jardins privés. En Europe, la forêt a souffert d’importantes infestations sur des mélèzes japonais, la première fois au Royaume-Uni en 2009, puis en France en 2017.

Caractéristiques et symptômes de la mort subite du chêne

Phytophthora ramorum appartient à la famille des oomycètes, organismes proches des champignons qui se reproduisent et se propagent par des spores.

Les symptômes suivants peuvent apparaître selon l’espèce de plante.

  • Nécrose de l’écorce : petites taches rougeâtres au début, puis taches rouge noir
  • Écoulements de la sève à l’extérieur (exsudats)
  • Flétrissement éventuel des pousses, qui, le cas échéant, deviennent d’abord brun foncé, puis brun noir. Selon la plante, l’infection peut commencer à l’extrémité, au milieu ou à la base de la pousse, avant de s’étendre.
  • Taches foliaires nécrotiques allant du brun clair au noir, généralement bien délimitées par rapport aux tissus sains.
  • Contrairement aux autres formes de la maladie, elles n’entraînent que rarement la mort.
  • Chênes : chancres au niveau du tronc et exsudats noirs au niveau des branches.
  • Mélèzes : brunissement et chute des aiguilles ; nécrose de la couronne ; lésions et exsudats résineux au niveau du tronc.
  • Rhododendrons : hôte foliaire typique ; les feuilles et les pousses sont infectées. Dépérissement des pousses en général de l’extrémité vers la tige.
  • Viornes boules de neige : infection se concentrant généralement sur la base du tronc (typique chez Viburnum x bodnantense); nécrose de l’écorce et flétrissement rapide des plantes atteintes. Dans certains cas, une pellicule blanchâtre (mycélium) se forme au niveau du collet.
     

Essences touchées

Les végétaux ci-dessous sont le plus souvent infectés en Europe :

  • Mélèze du Japon (Larix kaempferi)
  • Rhododendrons (Rhododendron spp.)
  • Viornes boule de neige (Viburnum spp.)

Les autres plantes hôtes européennes sont :

  • Camélias (Camellia spp.)
  • Châtaigner (Castanea sativa)
  • Frêne commun (Fraxinus excelsior)
  • Mélèze d’Europe (Larix decidua)
  • Mélèze hybride (Larix × eurolepis)
  • Sapin de douglas (Pseudotsuga menziesii)
  • Chêne (Quercus spp.)
  • Hêtre commun (Fagus sylvatica)
  • Bouleau commun (Betula pendula)
  • If (Taxus baccata)
  • Myrtillers (Vaccinium myrtillus)
     

Il existe une liste exhaustive des plantes hôtes potentielles : 
Phytophthora ramorum Host plants EPPO Global Database

Possibilités de confusion

D’autres espèces de Phytophthora , comme Phytophthora plurivora, peuvent provoquer les mêmes symptômes que Phytophthora ramorum sur certaines plantes hôtes, telles que les rhododendrons. Seul un examen génétique permet d’établir un diagnostic précis. Les symptômes énumérés peuvent toutefois être causés par tout autre chose qu’une infection par Phytophthora.

Symptômes du chêne : la mort subite du chêne est une maladie différente du dépérissement aigu du chêne (« Acute Oak Decline AOD» en anglais), qui est causé par trois types de bactéries. Les chênes souffrant de dépérissement aigu sont en général déjà affaiblis par d’autres facteurs tels que la sécheresse, le gel ou une infestation par des insectes. En Europe, AOD a été signalée pour la première fois au Royaume-Uni en 2008 et en Suisse en 2017.

Voies d’importation et situation de l’infection en Suisse

Jusqu'à présent, le phytophthora ramorum n'a été trouvé en Suisse que sur des arbustes d'ornement dans les pépinières et de manière isolée dans les espaces verts publics et privés. L'espèce de viorne Viburnum × bodnantense est l'hôte le plus fréquent en Suisse. Ce dangereux organisme nuisible n'a encore jamais été détecté lors des relevés en forêt. C’est grâce au succès des mesures de surveillance et d'éradication qu’une propagation à grande échelle du phytophthora ramorum dans l'environnement a apparemment pu être évitée jusqu'à présent.

Phytophtora ramorum
a été découvert en Suisse pour le première fois en 2003. Depuis, l’oomycète a été retrouvé régulièrement dans des pépinières, des jardins ou des parcs, et a toujours pu être éradiqué grâce à des mesures appropriées. La viorne d’hiver (Viburnum × bodnantense) est son hôte le plus fréquent en Suisse. Phytophtora ramorum peut se propager en contaminant le sol ou l’eau, mais il se propage le plus souvent en raison du commerce de plantes infectées, généralement de plantes ornementales. Il se propage aussi grâce à ses spores, qui se détachent facilement par temps humide et sont disséminées localement par le vent et les gouttes de pluie.

Matériel d’information

Informations complémentaires

Contact
Dernière modification 09.10.2023

Début de la page

https://www.bafu.admin.ch/content/bafu/fr/home/themes/forets/info-specialistes/pressions-sur-les-forets-suisses/organismes-nuisibles-dangereux-pour-les-forets/ploetzlicher-eichentod.html